Sur la base d’observations, notamment aériennes, réalisées lors de la dernière grande marée, mi-avril, le Centre de valorisation des algues (CEVA), en charge de l’observation du phénomène, a livré son analyse et ses prévisions pour le printemps 2019.
Après un faible niveau d’échouages d’algues vertes en 2018, le printemps 2019 s’annonce très contrasté : précoces et importants dans certaines baies (Saint-Brieuc, La Forêt-Fouesnant), les échouages devraient être à l’inverse moyens voire tardifs dans d’autres (Lieue de Grève, notamment).
L’hiver de ce début d’année 2019, plus lumineux et moins dispersif que la moyenne, est en effet de nature à favoriser des échouages précoces. Mais ceux-ci s’expriment d’abord là où les stocks de fin d’automne étaient importants.
A court terme, les paramètres qui devraient le plus jouer sur l’évolution de la prolifération dans les zones présentant actuellement de faibles volumes d’algues sont l’ensoleillement (un facteur qui favorise la croissance des algues) et le vent et la houle, qui peuvent encore à cette saison contrer l’augmentation des surfaces d’échouages.
A plus long terme, la pluviosité des prochains jours et semaines sera importante à appréhender, car c’est elle qui déterminera l’afflux de nutriments vers les algues et donc les conditions favorables à leur développement. La poursuite de conditions sèches pourrait dans les semaines prochaines induire une limitation de la croissance des ulves. A l’opposé, des conditions pluvieuses impliqueraient une remontée des débits, donc des flux de nutriments, qui favoriserait alors la croissance des ulves.
Pour mémoire, seuls les dépôts massifs d’algues présentent un risque pour la santé : dans ce cas, les algues échouées et accumulées entrent en putréfaction et peuvent libérer, en cas de manipulation ou de piétinement, des gaz dangereux, tel l’hydrogène sulfuré. Depuis 2010, les collectivités locales ont donc l’obligation d’assurer un ramassage systématique des algues échouées sur les plages, dans un délai de 48h maximum, pour éviter tout risque d’accumulation et donc de fermentation. Ces ramassages systématiques sont pris en charge à 100 % par le PLAV, qui assure également 50 % des coûts de traitement.