En raison notamment d’un hiver 2019-2020 tempétueux, propice à la dispersion des stocks d’algues de la saison précédente, les échouages d’algues vertes sur les côtes bretonnes sont tardifs cette année, comme le révèlent les observations réalisées par le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) au cours de ce mois d’avril.
Les surfaces d’échouages d’algues vertes sur les plages sont extrêmement variables d’une année à l’autre. Si les concentrations en nitrates constatées aux exutoires des fleuves côtiers, en diminution régulière, ont une influence, le phénomène de prolifération est aussi lié à d’autres facteurs :
- le stock d’algues présent dans les baies à la fin de l’automne
- la dispersion de ces stocks liée aux tempêtes hivernales
- la luminosité de l’hiver et du printemps et la température de l’eau en fin d’hiver.
Chargé de l’étude et du suivi de la prolifération des algues vertes sur le littoral breton dans le cadre du Plan de lutte contre les algues vertes (PLAV), le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) a livré son analyse pour le printemps 2020, à partir notamment d’observations réalisées lors d’un survol aérien des côtes bretonnes ce 22 avril 2020 et de contrôles sur le terrain.
Malgré les semaines très ensoleillées de fin mars et début avril, propice à une croissance des ulves, la situation reste favorable en ce début de printemps : après un hiver tempétueux marqué par de nombreux épisodes de fortes houles, entre novembre et la mi-mars, qui ont permis une dispersion des algues, les baies bretonnes sont actuellement quasiment indemnes d’ulves.
La couverture des baies sableuses par les ulves est ainsi parmi les plus faibles observées pour un mois d’avril, à l’opposé de la situation de 2019 – en avril 2019, la dynamique d’échouages s’annonçait précoce et importante dans plusieurs baies, notamment celle de Saint-Brieuc – et plus encore de 2017, marquée par les échouages les plus précoces observés depuis 2002.
Dans certaines baies de petite taille (Trestel, anse de Moguéran, anse de Cabellou…), on note toutefois la présence d’échouages d’algues vertes en très faible quantité. Les grandes baies, Saint-Brieuc, Saint-Michel-en-Grève [photo] ou encore l’anse du Dossen, en sont pour l’instant indemnes. Seuls de petits fragments d’algues vertes ont pu être observés très localement sur le terrain.
Par ailleurs, des tapis d’algues déjà relativement denses, mais à un niveau moindre qu’en 2019, ont été observés dans certaines vasières, en particulier du sud Bretagne, comme la Ria d’Etel et certains secteurs du Golfe du Morbihan, sans pour autant que ces algues ne génèrent des situations de putréfaction en ce début de saison.
Les conditions météorologiques actuelles, à nouveau ensoleillées, devraient cependant entraîner une croissance rapide des petits fragments d’ulves observés mais, selon l’analyse du CEVA, étant donné les très faibles quantités actuellement présentes, les échouages d’algues vertes sur les côtes bretonnes devraient être globalement tardifs en 2020.