Pourquoi agir
Pourquoi agir
Lutter contre les proliférations d’algues vertes et les faire disparaître à terme constitue un enjeu majeur pour l’État et les collectivités bretonnes concernées, pour différentes raisons dont la perception s’est progressivement élargie.
Des raisons d’agir économiques
C’est la première raison d’agir qui a été perçue, et mise en avant par les pouvoirs publics, dès l’apparition d’échouages importants d’algues vertes sur les plages dans le courant des années 70.
Ramasser ces masses d’algues échouées représente d’abord une charge, parfois conséquente, pour les budgets des collectivités concernées.
La présence chaque année de ces échouages a par ailleurs changé l’image des baies concernées, ce qui a eu des conséquences indirectes sur le marché de l’immobilier et l’activité touristiques dans les baies les plus touchées, la Lieue de Grève en particulier. L’existence de ces marées vertes sur les côtes est considéré plus globalement comme un frein au développement du tourisme.
Enfin, le phénomène des marées vertes nuit à l’image même de la région Bretagne (même si les conséquences en sont difficiles à évaluer).
L'impact sur le milieu marin
« Comme toute prolifération d’une espèce particulière, une marée verte perturbe la biodiversité locale », explique Philippe Menesguen, ancien chercheur de l’Ifremer et auteur du livre Les marées vertes (édition Quae, 2018).
L’essentiel des volumes d’algues échouées, si elles ne sont pas ramassées, se décompose très vite, générant des gaz et des liquides très nocifs pour la faune. « On observe une diminution, voire une suppression, des bivalves enfouis, avec une remontée près de la surface des espèces les plus résistantes ».
« Les nuisances touchent aussi les activités d’aquaculture et de pêche. Le colmatage des poches à huitre ainsi que l’engluement des moules sur bouchots par les algues vertes ralentissent la croissance des mollusques cultivés. De plus, ils augmentent leur mortalité, notamment par prédation, et nécessitent un nettoyage supplémentaire avant commercialisation des bivalves . Les algues vertes gênent, voire interdisent, la pêche à pied sur les estrans. » (Philippe Menesguen, Les marées vertes, p. 44).
Un problème de santé publique
Cette dimension du sujet est restée très largement méconnue jusqu’à la fin des années 90. Ce n’est qu’en 2009, lors d’échouages massifs d’algues vertes ayant entraîné la mort d’un cheval, que l’aspect sanitaire du phénomène a été mis en lumière.
En effet, si les algues vertes ne représentent aucun danger pour la santé lorsqu’elles sont en mer ou déposées depuis peu de temps sur la plage, leur décomposition au soleil en cas d’accumulation importante produit des gaz dangereux pour l’homme comme pour l’animal.
La putréfaction des algues vertes entraîne des risques dès qu’elles sont amoncelées en tas et/ou qu’une croûte commence à se former sous l’effet du soleil. Au bout de 24 à 48 heures par temps chaud, les algues en décomposition sous cette croûte fermentent en produisant du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel pour l’homme comme pour l’animal.
Des actions de ramassage systématiques des algues échouées sur plage visent à limiter au maximum les risques potentiels pour la santé liés à ce phénomène (voir partie « prévenir »).